Quelle est la banque la plus sûre en France ?
Quelle est la banque la plus sûre de France ? Répondre à cette question demande d’aborder des points techniques comme la solvabilité des banques, leurs fonds propres ainsi que leurs liquidités. En ces temps de crise sanitaire, la question est tout à fait légitime.
Quelle est la banque la plus sûre ?
Les critères à prendre en compte
Comment savoir quelle est la banque Française la plus sûre, celle qui a le plus de chances de résister à une crise ? Plusieurs données techniques peuvent être comparées :
- Les capitaux propres (ou fonds propres) : il s’agit des capitaux que la banque possède à sa disposition (trésorerie, placements rapidement disponibles…)
- Les ratios de solvabilité : on parle ici du pourcentage exprimant la capacité d’une banque à rembourser ses dettes. Plus spécifiquement, trois types de ratio existent : le ratio d’autonomie financière, de liquidité générale et de capacité de remboursement. Le comité de Bâle, en charge d’établir les critères de calculs des capitaux propres et des seuils de solvabilité des banques, est celui qui a mis en place ces ratios.
- Sa liquidité : il s’agit de la capacité d’une banque à faire face à ses obligations de trésorerie.
- L’effet de levier : ce terme désigne l’utilisation de l’endettement pour augmenter la capacité d’investissement d’une banque.
L’ancienneté de la banque ainsi que sa capacité à avoir survécu à différentes crises peut aussi être un bon indice. Par exemple, on prend peu de risques à affirmer que la Société Générale est une banque plus sûre que N26 ou Revolut, qui n’ont que quelques années d’existence – ce qui ne veut pas dire que celles-ci vont forcément faire faillite.
Comment savoir, sans être soi-même économiste, quelle est la banque la plus sûre en fonction de ces éléments ? Comment les comprendre ?
Liste des banques les plus sûres
The Banker, journal financier spécialisé existant depuis 1926, établit depuis quelques années une liste des banques les plus sûres au monde.
17 ratios clefs sont pris en compte pour réaliser ce classement, dont : la croissance annuelle en pourcentage des actifs, le ratio entre les coûts et les revenus, la qualité des actifs ou encore la liquidité. Le journal octroie un score pour chaque ratio, puis calcule une note globale qui permet de classer les banques.
Voici, en France, qui sont les banques les plus sûres selon The Banker :
Score global | Qualité des actifs | Liquidité | Effet de levier | ||
---|---|---|---|---|---|
4,87 | 6,33 | 5,44 | 3,95 | ► VOIR L’OFFRE | |
4,64 | 6,29 | 5,13 | 4,14 | ► VOIR L’OFFRE | |
4,6 | 6,19 | 5,08 | 4 | ► VOIR L’OFFRE | |
4,44 | 6,04 | 6,31 | 3,67 | ► VOIR L’OFFRE | |
4,38 | 6,07 | 4,96 | 3,68 | ► VOIR L’OFFRE |
Par extension, on peut considérer que les banques en ligne appartenant à ces banques traditionnelles peuvent également être considérées comme étant les plus sûres :
- Société Générale : Boursorama Banque >> Voir l’offre
- Crédit Mutuel : Monabanq >> Voir l’offre
- Crédit Agricole : BforBank >> Voir l’offre
- BNP Paribas : Hello bank! >> Voir l’offre
- Groupe BPCE (Banque Populaire – Caisse d’Epargne) : pas de banque en ligne
Note : ce n’est pas parce qu’une banque est la plus sûre qu’elle propose aussi les offres bancaires les plus compétitives. Pour en savoir plus, découvrez qui est la meilleure banque.
Les banques ne sont pas seules
Avant toute chose, nous tenons à rassurer les consommateurs : les risques qu’une grande banque commerciale ou mutualiste fasse faillite sont faibles. Même si une crise grave venait à frapper une ou plusieurs d’entre elles, la banque centrale veille et, en dernier recours, l’État Français lui-même peut intervenir pour sauver la banque.
Lors de la crise de 2008, par exemple, les banques centrales ont fourni des liquidités exceptionnelles aux banques et baissé leurs taux directeurs (taux d’intérêt d’une banque centrale pour les prêts qu’elle accorde aux banques commerciales). Elles ont fourni des devises et, même, ont acheté directement des titres sur les marchés de crédit afin de les débloquer.
En France, l’État avait alors créé la Société de financement de l’économie française (SFEF) dans le but de financer les banques en difficulté via des prêts à moyen et long terme. Autre action : le renforcement des fonds propres des établissements de crédit par l’État, par le biais de la Société de prise de participations de l’État (SPPE).
Dès 2009, les banques Françaises ont recommencé à dégager des profits.
Mais en cas de faillite ?
Le FGDR
Si, malheureusement, une banque devait tout de même à faire faillite, il existe un autre mécanisme destiné à protéger les consommateurs : le FGDR, le Fonds de garantie des dépôts et de résolution. Il s’agit de l’opérateur de crise du secteur bancaire et financier.
En cas de crise et de faillite d’une banque, le FGDR indemnise les clients d’une banque à hauteur de 100 000€ sur les comptes détenus dans un établissement bancaire.
Par exemple, si un client possède deux comptes courants chez une même banque, il sera couvert à hauteur de 100 000€. En revanche, s’il possède un compte dans une banque et un second dans une autre, alors il sera couvert à hauteur de 100 000€ sur chacun de ces comptes, soit 200 000€ en tout. C’est la raison pour laquelle nous conseillons toujours de ne pas détenir plus de 100 000€ chez une même banque.
Dans le cas d’un compte joint, les deux titulaires sont considérés comme des déposants distincts, ce qui augmente la garantie à 200 000€, soit 100 000€ par personne.
Notez que les fonds détenus sur une assurance-vie seront protégés par le Fonds de Garantie des Assurances de Personnes à hauteur de 70 000€ par épargnant.
Tous les établissements bancaires sont-ils protégés par le FGDR ?
Afin d’être couverts, les établissements bancaires doivent être agréés par l’ACPR, l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution (le gendarme bancaire Français). Plus précisément, ils doivent détenir une licence d’établissement de crédit, qui leur permet par exemple d’octroyer des prêts. Toutes les grandes banques Françaises détiennent cet agrément.
Dans le cas d’une banque dont le siège social est situé dans un autre pays européen, c’est alors le fonds de garantie du pays en question qui entrera en action, toujours avec une indemnisation de 100 000€ par personne (plafond étendu à toute l’Europe en 2011).
La question est en revanche plus délicate pour les nouveaux acteurs bancaires que l’on croise de plus en plus en France, j’ai nommé les banques en ligne et les néobanques.
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Banques en ligne
Les grandes banques en ligne (Hello bank!, Boursorama Banque, Fortuneo, BforBank, Monabanq, Ma French Bank) appartiennent à un autre établissement bancaire. Par exemple, Hello bank! est une filiale de la BNP Paribas, tandis que Boursorama Banque appartient à la Société Générale. Elles possèdent donc toutes une licence d’établissement bancaire et sont couvertes par le FGDR.
Attention : Hello bank! est un peu à part car sa licence bancaire est la même que celle de la BNP Paribas. Ainsi, la couverture de 100 000€ s’applique aux comptes détenus chez Hello bank! et la BNP Paribas. Il n’y a pas de couverture distincte de 100 000€ chez Hello bank! et 100 000€ à la BNP Paribas, mais seulement de 100 000€ en tout.
En revanche, si vous avez un compte à la Société Générale et un autre chez Boursorama Banque, vous serez bien couvert pour chacun à hauteur de 100 000€, soit 200 000€ en tout.
Orange Bank, de son côté, a simplement récupéré la licence de Groupama Banque lors du rachat de celle-ci.
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Néobanques
En marge des banques en ligne sont arrivées les néobanques, des fintechs dernier cri dont l’objectif est de proposer des offres bancaires souples et faciles à gérer, avec de nombreuses fonctionnalités comme du cashback, des sous-comptes, des cartes bancaires en métal… leur mot d’ordre : l’innovation.
Pour savoir quelle banque est la plus sûre, il faut ici différencier quelques néobanques :
- N26, Revolut : ces deux néobanques détiennent une licence d’établissement de crédit, respectivement en Allemagne et en Lituanie. Les clients sont donc couverts par le FGDR de ces pays.
- Les autres néobanques : Lydia, Vivid, Helios, Pixpay, Sogexia, Nickel… détiennent pour la plupart d’autres agréments, qui ne permettent pas forcément d’être couverts. Toutefois, plusieurs d’entre elles ont fait le choix d’ouvrir un compte de cantonnement où les fonds des clients sont déposés. Ce compte est détenu dans une autre banque qui, elle, est couverte par le FGDR. Par exemple, si Sogexia venait à faire faillite, les fonds des clients seraient de toute façon disponibles car déposés dans un compte de cantonnement chez ING Belgique. Si ING Belgique venait à faire faillite, alors les clients seraient couverts par le FGDR. Nickel fonctionne exactement de la même façon, avec un compte de cantonnement à la BNP Paribas.
>> Le FGDR a publié un document avec la liste des banques en ligne et néobanques et l’état de leur couverture.
Le FGDR pourrait-il indemniser tout les clients ?
Sur son site, le FGDR indique avoir à disposition un peu plus de six milliards d’euros. Si toutes les banques ou plusieurs grandes banques traditionnelles venaient à faire faillite en même temps, ce ne serait effectivement pas suffisant pour rembourser tous les Français à hauteur de 100 000€. Notons tout de même que nombre de Français possèdent moins de 100 000€ et que ces fonds sont aussi répartis sur les livrets et assurance-vie.
Toutefois, on peut penser que l’État et les banques centrales interviendront avant que l’on en arrive à ce point. Si une seule banque ou néobanque vient à faire faillite, le FGDR pourra en revanche rembourser les consommateurs.
Banque mutualiste, coopérative ou commerciale ?
La spécificité des banques mutualistes
En France, les banques peuvent s’organiser de différentes manières : mutualiste, coopérative ou commerciale.
Dans les banques mutualistes et coopératives, ce sont les consommateurs qui sont à la fois clients, associés et propriétaires. Ils peuvent acheter des parts sociales auprès de leur caisse locale et ainsi participer aux assemblées générales. La Caisse d’Epargne, le Crédit Agricole ou encore le Crédit Mutuel sont des banques mutualistes.
Ces banques s’organisent de manière régionale, avec une caisse nationale, des caisses régionales et des caisses locales.
Dans le cas d’une faillite d’une banque mutualiste, rassurez-vous, les sociétaires ne sont pas solidaires des dettes de la banque : tout ce qu’ils peuvent perdre est l’argent utilisé pour acheter les parts sociales. Seule nuance : les conditions des banques prévoient souvent un engagement des sociétaires jusqu’à 5 ans après leur retrait. C’est-à-dire que si la banque venait à faire faillite quelques mois après la vente des parts, ils seraient amenés à rembourser l’argent perçu lors de cette vente.
Si une caisse locale ou régionale en particulier devait faire faillite, le groupe dont elle dépend doit cependant lui venir en aide. Toutes les banques mutualistes disposent de mécanismes internes permettant de protéger leurs caisses.
Mutualiste ou commerciale : une banque est-elle plus sûre que l’autre ?
Une légende urbaine voudrait que les banques mutualistes soient plus sûres que les banques commerciales, car elles feraient des investissements moins risqués.
Si cela peut parfois être le cas, une banque mutualiste réalise toutefois aussi des investissements, exactement comme une autre banque. De plus, les investissements réalisés ne sont pas les seuls critères à prendre en compte, comme expliqué plus haut, pour déterminer si une banque est sûre.
Rédigé par Claire Krust - Mis à jour le 28/05/2024