Placement : nouveau, traditionnel, où investir ?
Sans être une jungle, le monde des placements financiers reste assez complexe pour des non initiés. Avec la baisse des rendements, des placements phares deviennent moins attrayants et de nouveaux placements émergent. Mais comment choisir un placement ? Avant tout, afin de se constituer une épargne, il est important de bien définir les objectifs et l’horizon de ses placements.
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Les placements d’épargne traditionnels : à ne pas négliger
Avant de parler des nouveaux placements, il est important de dresser un panorama des placements historiques et incontournables qui n’ont que très peu changé depuis les années 1990. Les principaux changements notables de ces placements sont principalement liés à la fiscalité.
En effet, les gouvernements successifs se sont attelés à modifier quelque peu la fiscalité et les avantages de certains placements afin d’en privilégier certains, notamment les produits d’épargne retraite. La dernière modification en date est issue de la loi des finances 2018 avec notamment la mise en place du PFU (Prélèvement Forfaitaire Unique) également nommé Flat Tax.
Les livrets d’épargne : un placement sans risque
Ce sont les placements financiers les plus détenus par les Français en nombre, mais pas en montant épargné, comme nous allons le voir par la suite. Ce sont des placements sans risque, en d’autres termes, des produits d’épargne qui préservent les sommes épargnées.
Il existe deux grandes familles de livrets :
- Les livrets d’épargne réglementés
- Les autres livrets dits « ordinaires »
Les livrets d’épargne réglementés
La première famille est réglementée par l’Etat en matière de rendement délivré, de plafond, de fiscalité mais aussi de finalité de l’épargne. Par conséquent, les produits sont équivalents d’une banque à une autre. Les produits d’épargne réglementées sont le Livret A, le Livret jeune, le Livret d’épargne populaire (LEP), le LDD, le CEL ou le PEL.
Les autres livrets
Les principaux organismes financiers proposent également leur propre livret d’épargne. Sur ces derniers, contrairement aux livrets réglementés, ils sont libres de fixer les rendements et les éventuelles offres commerciales. Depuis ces dernières années, c’est PSA Banque qui propose régulièrement les meilleurs rendements avec son Livret Distingo.
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En plus d’être un placement non risqué, l’autre avantage des livrets d’épargne est la disponibilité de l’épargne à tout moment. En contrepartie de ces atouts, les rendements délivrés sont particulièrement bas depuis le début des années 2010. À titre d’information depuis le 1er août 2015, le taux de Livret A est à son plus bas historique, soit 0,75%.
En conclusion, les livrets d’épargne sont des produits à privilégier en tant qu’épargne de précaution afin de faire face à d’éventuels imprévus.
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Il existe également les comptes à terme qui s’apparentent aux livrets d’épargne. La particularité des comptes à terme est que pour bénéficier d’un rendement bonifié, il est nécessaire de bloquer son épargne sur une durée définie : 1, 2 ou 3 ans.
L’assurance-vie : le placement plébiscité par les Français
Avec 35% de l’ensemble des sommes épargnées par les Français, l’assurance-vie est le produit préféré des Français. Ce placement est apprécié car il permet de répondre aux principaux objectifs pour son épargne :
- La sécurité avec les fonds en euros
- La possibilité de faire fructifier son capital avec les unités de compte
- La transmission de capital
En plus, de cela le produit a une fiscalité particulièrement avantageuse et est particulièrement souple. En effet, c’est un réceptacle qui permet de choisir les composantes de son épargne : 100% fonds euros si l’épargnant ne souhaite épargner sans risque jusqu’à 100% en unités de compte pour les investisseurs plus avertis souhaitant bénéficier des évolutions des marchés boursiers.
Les principaux organismes financiers proposent dorénavant des gestions sous mandat accessibles au plus grand nombre. Depuis les années 2000, les frais sur le placement d’assurance-vie ont fortement baissé avec l’essor des banques en ligne qui ont dépoussiéré les offres des bancassureurs historiques. Ainsi les frais sur versements et les frais d’arbitrages sont maintenant régulièrement gratuits chez les banques en lignes, ne restent plus que les frais de gestion à payer.
Dernier avantage de l’épargne des banques en ligne, leurs offres proposent un éventail plus fourni de supports financiers.
En conclusion, c’est un placement incontournable qui permet d’allier de multiples avantages.
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Les placements boursiers
Ce type de placement permet d’investir sur les marchés boursiers. À l’opposé des livrets d’épargne, ils ne sont pas sans risque. Néanmoins sur un horizon de placement moyen-long terme ils permettent en général de délivrer de meilleurs rendements.
Le PEA
Le Plan d’Epargne en Actions permet d’investir sur des actions européennes avec une fiscalité avantageuse. Pour bénéficier du maximum des avantages, il est optimum de le conserver au minimum 5 ans.
Le PEA-PME est le petit frère du PEA. Sa particularité est que les actions doivent être investies dans des PME.
Le compte-titres, placement boursier
Ce placement boursier offre bien plus de possibilités que le PEA, que ce soit dans la diversité des supports que dans la zone géographique de ces derniers. En effet, le PEA se limite aux actions européennes ; le compte titres ouvre quant à lui les portes aux actions internationales ainsi qu’à une multitude de supports tels que les FCP, les SICAV, les produits dérivés, etc. De plus, contrairement au PEA il n’y a pas de limite de plafond. En contrepartie de ces avantages, la fiscalité du produit est moins intéressante que le PEA.
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Sur le même principe que l’assurance-vie, les banques en ligne mais aussi les courtiers en ligne ont permis de drastiquement faire baisser les tarifs de ce type de produits. Les placements boursiers sont destinés aux investisseurs souhaitant faire fructifier leur épargne tout en admettant une part de risque. Ce type de placement est plutôt à privilégier sur le moyen-long terme.
Courtiers Bourse | Tarif Ordre de bourse | Frais tenue de compte | |
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A partir de 0,99€ | 0€ | ► VOIR L’OFFRE |
Les placements pour la retraite
La deuxième raison d’épargner pour les Français est d’épargner pour leur retraite. Les principaux produits de cette catégorie sont :
- Le PERP
- Le PERCO
- Le contrat Madelin
Les Gouvernements successifs se sont affairés à rendre plus attractifs ces produits d’épargne afin de répondre à la réforme des régimes de retraite. Les placements pour la retraite bénéficient ainsi d’avantages fiscaux. Fin 2019, avec la loi Pacte, trois nouveaux produits d’épargne retraite devraient voir le jour.
L’investissement immobilier : les SCPI
Tous les placements présentés précédemment permettent de se constituer une épargne dite « financière ». Le pendant à ce type d’épargne est l’épargne dite « immobilière ».
Son poids et son importance sont loin d’être négligeables pour l’essentiel des Français. L’investissement dans l’immobilier peut se faire tout simplement en achetant des biens. Une autre solution possible est d’investir dans des SCPI aussi communément appelés « placement pierre papier ».
Le sigle SCPI signifie Société Collective de Placement dans l’Immobilier. Il permet à des épargnants de prendre des parts dans des biens immobiliers tout en laissant la gestion courante du bien à une société de gestion. Le placement est peu risqué et offre des revenus modérés mais réguliers.
Au vu des rendements d’épargne plutôt faibles actuellement, les SCPI ont pris de la vigueur ces dernières années. En effet, ces dernières années, ils délivrent en moyenne des rendements compris entre 4% et 6% par an. Il est possible de souscrire directement à des SCPI ou d’y souscrire via une assurance-vie.
Faire un audit pour savoir où placer
Comment savoir lequel de ces placements est le plus intéressant, et comment les combiner entre eux ? Parfois, et surtout lorsque l’on a un peu de patrimoine, le mieux est de commencer par faire un audit patrimonial.
Réaliser un bilan patrimonial permet de remettre au clair ses objectifs d’épargne en fonction de son profil (jeune actif, couple marié avec enfants…), de ses revenus et de ses fonds disponibles. Ensuite, les experts se chargent d’analyser la situation financière complète afin de réaliser des préconisations. Au consommateur de choisir enfin ce qu’il souhaite mettre en place.
Les nouveaux placements
L’univers des placements financiers n’a que peu évolué au cours de ces dernières décennies. Peu de nouveaux produits d’épargne ont vu le jour. Néanmoins, l’arrivée d’internet et les nouvelles attentes des épargnants notamment sur la finalité de leur épargne ont fait évoluer certains produits.
Attention aux arnaques à l’épargne
Avant d’aller plus loin, il est important d’être attentif avant de souscrire tout produit d’épargne et d’autant plus quand il s’agit d’un nouveau placement, qui par définition est plus méconnu des Français. Tout d’abord il est important de se dire qu’il n’existe pas de produits d’épargne miracle qui garantit l’épargne déposée tout en permettant d’obtenir des rendements élevés.
C’est la première preuve d’une arnaque éventuelle. Un nouveau placement ne fait pas exception à cette règle. Quoi qu’il arrive, avant toute souscription à un nouveau placement, il est important de s’assurer que la société commercialisant le produit est agréée. Facile à dire quand il s’agit d’un organisme connu telle une banque, mais légèrement plus difficile quand il s’agit d’un courtier spécialiste.
Comment identifier une arnaque au placement ?
Au moindre doute sur le bien-fondé d’une offre d’épargne, l’AMF met à disposition des particuliers un service « Info Epargne Service » qu’il est possible de joindre au 01 53 45 62 00 (prix d’un appel local).
Néanmoins, il est important d’être attentif car les arnaqueurs rivalisent d’efficacité dans leur communication mais également dans leur process de vente. Dernière grosse arnaque d’envergure, le placement dans le diamant qui promettait des rendements annuels de 8% à 10%. Ce type d’arnaque a même eu tribune dans des grands quotidiens et au journal de 20h. Afin de faciliter l’identification d’arnaques, l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) a mis en ligne sur son site internet une liste noire proposant des arnaques à l’épargne.
Le financement participatif
Un concept sans banque
C’est le nouveau placement par excellence qui a pris de l’envergure au début des années 2000 suite à l’essor d’internet. Ce nouveau placement peut également prendre le nom de crowdfunding.
Le financement participatif permet à des épargnants d’investir dans les projets de leurs choix. Ces projets issus généralement de petites entreprises sont présentés sur des sites web spécialisés. Ils permettent ainsi de s’affranchir des banques aussi bien pour l’emprunteur que pour les investisseurs.
Il existe trois types de financements participatifs. Ils peuvent prendre la forme de dons, de prêts (crowdlending) ou d’investissement de capital. Les deux derniers sont un placement financier car leur objectif est de faire fructifier son épargne.
Bien choisir ses projets
Néanmoins le financement participatif n’est pas sans risque. La faillite du leader Unilend fin 2018 n’a que mis en valeur ce risque potentiel. Il est donc indispensable de bien s’assurer de la cohérence du projet sur lequel on investit.
En conclusion, le financement participatif peut permettre à l’épargnant de soutenir un projet dans lequel il croit. Il peut être un bon placement pour diversifier son épargne. Il est néanmoins conseillé de placer une petite partie de son épargne sur ce type de placement. En 2018, en France plus de 406 millions d’euros ont été investis sur le financement participatif, soit une progression de 21% par rapport à l’année précédente. En France, les plateformes de crowdfunding les plus connues sont Ulule, Kisskissbankbank, Sowefund.
Les produits avec finalité de l’épargne
Les Français sont de plus en plus attentifs à la finalité de leur épargne. Certains recherchent à investir sur des entreprises solidaires, responsables et/ou écologique. Les bancassureurs et les courtiers en épargne ont ainsi développé des supports financiers spécifiques permettant aux investisseurs d’orienter leurs investissements en fonction de leurs attentes et de leurs affinités.
Les sommes épargnées sont ainsi investies sur des entreprises répondant à la finalité recherchée de l’épargne. Il est ainsi possible d’ouvrir un livret d’épargne solidaire ou d’intégrer à son assurance-vie des fonds à dimension écologique, solidaire ou responsable. Afin de pallier à d’éventuelles dérives, des labels ont vu le jour afin de simplifier le choix des clients. Il en existe trois :
- Le label ISR (Investissement Socialement Responsable) délivré par le Ministère de l’Economie et des Finances
- Le label Greenfin qui garantit la qaulité « verte » des investissements. Ce label est délivré par Ministère de la transition écologique et solidaire
- Finansol : label historique depuis 1997 qui récompense les placements solidaires. Il est délivré par une association d’experts de l’épargne.
Ces produits ne sont donc pas de nouveaux placements en tant que tels mais de nouvelles options hébergées par les produits traditionnels. Les principales assurances-vie proposent ce type de placement.
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Nouveau placement : les produits « atypiques »
Dernier type de nouveaux placements, les produits dits « atypiques » par l’AMF. Ces derniers ne sont en effet pour la plupart non régulés ou très peu. Les arnaques en sont donc d’autant plus légions. Cependant, si les bons choix sont effectués, ils permettent d’investir sur des supports alternatifs tout en pouvant espérer un gain plus élevé que les placements traditionnels. Les placements atypiques en vogue actuellement sont des investissements sûrs :
- Le marché de l’art
- Le vin
- Des voitures de collection
- Des chevaux de course
- Les bois et les forêts
- Et bien d’autres domaines
Sur tous ces biens, il existe des placements qui permettent de prendre des parts sans acquérir obligatoirement l’intégralité du bien.
Rédigé par Johann Clisson - Mis à jour le 24/03/2023