Banque écologique – Toutes les solutions existantes
On l’ignore souvent, mais la banque devrait être prise en compte dans le calcul de son empreinte carbone. Si les agences et les réseaux peuvent être mis en cause, c’est plutôt le financement d’entreprises polluantes et de secteurs comme les énergies fossiles qui plombe le bilan écologique des banques. Existe-t-il cependant une banque écologique ? Si oui, comment fonctionne-t-elle ?
► Notre classement des banques
La grande majorité des banques ne sont pas écologiques
Financement de projets émetteurs de gaz à effet de serre
Quand on cherche à diminuer son empreinte carbone, on pense souvent à réduire sa consommation quotidienne, à acheter moins de vêtements, à prendre les transports en commun, à éviter l’avion, à changer son alimentation… mais pas à sa banque.
Or, la banque a un impact sur l’environnement bien plus important qu’on ne le pense. Ce n’est pas une question d’agences physiques, de réseaux, de serveurs, d’utilisation de papier… mais de financements.
En effet, les grandes banques accordent des crédits à des entreprises et réalisent des investissements. Une majorité de ces investissements est effectuée auprès d’entreprises polluantes dans des secteurs comme les énergies fossiles. Mettre en place de petites actions comme des produits d’épargne « verts » à destination des particuliers est loin d’être suffisant si la banque continue à soutenir en parallèle autant de projets néfastes pour l’environnement. Il ne s’agit pas d’une banque écologique pour autant.
L’argent, empreinte carbone indirecte
Selon l’OGN Oxfam, les banques ne dépenseraient ainsi qu’1€ pour les énergies renouvelables contre 7€ pour les énergies fossiles. Le simple fait de conserver son argent sur son compte bancaire, même en faisant attention à ses dépenses, entraîne donc une empreinte carbone conséquence pour un client lambda.
C’est ce qu’on appelle l’empreinte carbone « indirecte », par opposition à l’empreinte « directe » liée à la consommation et au logement. Elle n’est en général pas prise en compte dans tous les simulateurs d’empreinte carbone mais elle existe bel et bien. La seule solution pour la réduire est de se tourner vers une banque écologique, aussi appelées « banques vertes« .
Existe-t-il une banque écologique ?
À l’en croire ce qu’on vient de dire, il n’existe pas de banque écologique et il n’y a pas d’alternatives. C’est effectivement le cas dans les grandes banques commerciales. Que ce soit le Crédit Mutuel, la Caisse d’Epargne ou encore la Société Générale, aucune ne tire son épingle du jeu et ne peut être considérée comme une banque écologique.
En revanche, on trouve effectivement des initiatives de banque écologique, même si elles ne sont pas encore très nombreuses. Voyons ci-dessous :
Tarifs compte bancaire | Services financiers | Actions pour l'environnement | ||
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6€/mois | - Compte bancaire avec RIB français - Compte commun - Livret d'épargne Avenir - Carte Visa en bois de cerisier | - 6M€ déjà financés pour la transition énergétique | ► VOIR L’OFFRE |
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6€/mois | - Compte bancaire avec RIB français - Carte MasterCard en plastique recyclé | - Eco-coach pour réduire l'empreinte carbone - Financement biodiversité + projets des Nations Unies de lutte contre les inégalités | ► VOIR L’OFFRE |
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À partir de 3€/mois | - Compte bancaire avec RIB français - Epargne - Crédit | - Calcul empreinte carbone à partir des relevés bancaires - Pour 1 compte ouvert, 1€ reversé à SOS Village d'Enfants | ► VOIR L’OFFRE |
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Easy Green 17,99€/mois | - Compte bancaire RIB néerlandais - 3 cartes bancaires | - 1 arbre planté tous les 100€ dépensés avec la carte - Investissement projets durables choix du client | ► VOIR L’OFFRE |
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Pas de compte bancaire pour particuliers | - Prêts - Epargne - Investissement - Compte bancaire professionnel | - Coopérative financière - Transparence (liste des projets financés publiée chaque année) - Financement de projets ESS (Économie Sociale et Solidaire) uniquement, grâce aux fonds des sociétaires | ► VOIR L’OFFRE |
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Offre Essentiel Agir 8,60€/mois | - Compte bancaire - Carte bancaire - Prêt - Epargne | - Banque coopérative - Possibilité de "tracer" les fonds pour financer des ESS | ► VOIR L’OFFRE |
Note : une autre banque écologique, Green-Got, est en cours de lancement.
Helios, véritable banque écologique
Lancée en 2021, Helios représente une petite révolution dans le domaine bancaire. C’est la première banque véritablement écologique à être lancée en France.
Toutefois, Helios n’est pas vraiment une banque. Elle est en fait un intermédiaire en opérations de banque et en services de paiement supervisée par l’ORIAS. Pour proposer une offre bancaire, elle s’est alliée à Solarisbank, une banque allemande qui va permettre à Helios d‘isoler les dépôts des clients. Ainsi, elle s’assure que ces dépôts ne financent aucun projet ayant des émissions à effet de serre, mais uniquement des projets écologiques.
Par exemple, la banque écologique Helios a ainsi participé au financement d’une centrale photovoltaïque en Nouvelle Calédonie.
L’offre bancaire d’Helios coûte 6€ par mois et propose un compte bancaire, un carte bancaire (en bois de cerisier) ainsi qu’une application. Encore très jeune, Helios ne propose pas encore de crédit, de découvert autorisé, de chéquier ou d’encaissement de chèques, mais cette banque écologie a tout pour parvenir à se développer.
Les autres banques
Monabanq et bunq ne sont pas à 100% des banques écologiques. Monabanq, tout d’abord, a lancé un outil de calcul de l’empreinte carbone grâce aux relevés bancaires, « Green » de Monabanq. Cela permet de connaître à peu près son impact écologique et incite à le réduire en changeant ses habitudes. Une bonne initiative cependant limitée car les relevés bancaires ne sont pas assez précis pour bien calculer cette empreinte. De plus, Monabanq appartient au Crédit Mutuel, qui est loin d’être une banque écologique.
bunq propose l’offre Easy Green, qui permet, comme Helios, de financer des projets écologiques. Problème, l’offre est beaucoup plus chère : 16,99€ par mois. Un tarif prohibitif sachant que bunq propose en parallèle des offres classiques et que, n’ayant pas de chéquier, découvert autorisé… le client aura sans doute besoin d’un autre compte bancaire en parallèle.
Bien plus ancienne, la Nef est une banque écologique qui fournit des crédits aux particuliers et professionnels ainsi que des produits d’épargne. Chaque année, elle rend public la liste des prêts octroyés et se concentre sur les projets avec un impact social positif (écologie, culture, social). Toutefois, il n’y a pas de compte bancaire pour les particuliers. Il s’agit cependant réellement d’une banque écologique dans laquelle il sera bien plus bénéfique de déposer son épargne.
Enfin, le Crédit Coopératif a mis en place des comptes bancaires dont les fonds sont tracés pour ne financer que des projets ESS (économie sociale et solidaire). Avec les offres plus haut de gamme, la banque s’engage à reverser un certain montant (en centimes) à une association. Toutefois, le Crédit Coopératif appartient au groupe BPCE (Banque Populaire – Caisse d’Epargne), ce qui réduit son intérêt car BPCE est loin d’être une banque écologique. Le fonctionnement du Crédit Coopératif reste cependant indépendant.
Banque : où placer son argent pour être écologique ?
Utiliser plusieurs banques
Changer de banque pour un établissement plus écologique peut permettre de réduire son empreinte carbone. C’est même un geste fort pour soutenir des initiatives responsables qui cherchent, petit à petit, à changer les choses.
Ces mêmes initiatives sont cependant encore limitées. Par exemple, Helios ne propose pas de crédit, la Nef pas de compte bancaire… Comment faire, alors, pour gérer son argent de manière écologique ?
La première solution est d’utiliser plusieurs banques éthiques. Par exemple :
- Ouvrir un compte bancaire Helios et l’utiliser au quotidien (cliquer ici pour en savoir plus)
- Placer son épargne à la Nef
- Faire ses demandes de crédit auprès de la Nef ou du Crédit Coopératif
Ainsi, son argent est forcément placé ou versé par des banques écologiques. Toutefois, même dans cette configuration, certains services bancaires peuvent manquer comme le chéquier, qu’Helios ne propose pas. On peut alors préférer ouvrir un compte bancaire au Crédit Coopératif directement.
Utiliser une banque en ligne en parallèle
En parallèle, il est aussi possible d’ouvrir un compte bancaire dans une banque en ligne comme Monabanq, Boursorama Banque ou encore Hello bank. Les tarifs peu élevés permettent de ne pas exploser les frais bancaires mais aussi de posséder un chéquier, un découvert autorisé (souvent sur profil), d’encaisser des chèques… Monabanq permet même de déposer des chèques et des espèces aux guichets automatiques du CIC et du Crédit Mutuel, et Hello bank aux guichets de la BNP Paribas.
L’essentiel, toutefois, reste de déposer la majorité de ses fonds dans une banque écologique comme Helios. En effet, les banques en ligne appartiennent à de grands organismes ou établissements bancaires, ce qui impacte leur empreinte carbone. Il faudra n’y laisser qu’un minimum pour utiliser sa banque en ligne seulement ponctuellement (attention, certaines banques en ligne ont des conditions d’utilisation de la carte).
On déplore qu’il ne soit pas possible de trouver une organisation plus simple. Malheureusement, il n’existe pas encore de banque écologique qui permet de rassembler tous les services bancaires nécessaires. Soutenir des initiatives comme celle d’Helios permettra cependant de les voir se développer dans le futur et, peut-être, être plus complètes.
Comment connaître l’empreinte carbone de sa banque ?
Même en changeant de banque pour une offre plus écologique, il est parfois indispensable de conserver un compte, un produit d’épargne, un crédit… dans une grande banque. Mais certaines ne sont-elles par moins pires que d’autres ? Comment connaître l’empreinte carbone de sa banque ?
Eh bien en tant que client lambda, ce n’est pas si facile. On ne peut pas obtenir l’empreinte carbone avec une simple requête « empreinte carbone Crédit Mutuel » sur son moteur de recherche préféré. Et quand c’est le cas, les chiffres doivent être pris avec précaution.
En effet, quand les banques publient des données, le résultat n’est pas forcément le même que celui des ONG, comme c’est expliqué ici dans un article du Monde (abonnés). Les banques ne prennent pas forcément en compte les mêmes critères que les ONG qui vont inclure l’empreinte carbone indirecte. Difficile alors de savoir où sa banque en est côté écologie !
Voici, toutefois, l’empreinte carbone calculée par Oxfam lors de son rapport en 2019 des plus grandes banques Françaises :
Emission de gaz à effet de serre des banques - 2018 | |
---|---|
782 millions | |
585 millions | |
505 millions | |
136 millions | |
TOTAL | 2 035 millions de tonnes équivalent CO² |
Source : Oxfam |
Le total est 4,5 fois supérieur à l’empreinte carbone de la France la même année… Les petites actions mises en place par les banques comme le covoiturage entre salariés, le zéro papier… ne sont qu’une goutte d’eau face à de tels chiffres. Aucune grande banque ne peut être considérée comme écologique.
Le rapport complet d’Oxfam peut être retrouvé ici.
Rédigé par Claire Krust - Mis à jour le 01/02/2024